Niché entre le Bénin et le Burkina Faso, le parc de la Pendjari est bien plus qu’une simple réserve naturelle. C’est un écosystème dynamique abritant une flore et une faune remarquables, où chaque plante et animal joue un rôle crucial dans la préservation de cet équilibre fragile.

Des vastes savanes aux forêts luxuriantes en passant par les rives de la rivière Pendjari, ce parc national regorge de merveilles naturelles à découvrir. Partons à la  découverte de cette biodiversité exceptionnelle et aussi des défis auxquels elle fait face.

Situation géographique

Le Parc National de la Pendjari (PNP), une zone préservée du Bénin, s’étend à l’extrême nord-ouest du pays, dans le département de l’Atacora, englobant les communes de Tanguiéta, Matéri et Kérou, en bordure du Burkina Faso. Intégré à la réserve de biosphère de l’Unesco du Complexe W-Arly-Pendjari (WAP), il est répertorié parmi les aires protégées du Bénin.

Position sur la carte

Flore et Faune

 Flore

Dans les dédales verdoyants du Parc National de la Pendjari, une symphonie de la nature se joue sous vos yeux ébahis. Explorez ses terres et découvrez un théâtre botanique où 241 espèces végétales, réparties en 53 familles, dansent au rythme des saisons. 

Les forêts riveraines longeant les rives de la rivière Pendjari sont peuplées d’arbres majestueux tels que le Parinari congensis et le Pterocarpus santalinoides, offrant un havre de fraîcheur aux créatures de la rivière.

Dans les galeries forestières, des géants comme le Khaya senegalensis et le Vitex chrysocarpa règnent en maîtres, créant des sanctuaires de biodiversité luxuriants et mystérieux.

Les vastes savanes boisées sont le théâtre d’un spectacle grandiose, où les Combretum spp et le Pterocarpus erinaceus se dressent fièrement, offrant un abri et une nourriture abondante à une multitude d’espèces animales.

Et le long de la rivière et des falaises de l’Atacora, les baobabs majestueux, les bouleaux d’Afrique élancés, les nérés parfumés et d’autres encore racontent silencieusement l’histoire ancienne de la région.

Chaque plante, chaque arbre est une pièce du puzzle écologique, une note dans la symphonie de la vie qui résonne à travers le parc.

  Faune

Dans les vastes étendues du Parc National de la Pendjari, le guépard trône en emblème. Il arpente les savanes herbeuses, en particulier le long de la rivière Pendjari, tandis que les lions, bien que peu nombreux (environ une cinquantaine), s’y maintiennent malgré la forte concurrence des autres carnivores tels que le lycaon, l’hyène, le chacal et le léopard. Les lions de la Pendjari se distinguent par leur crinière, presque absente chez les mâles.

Parmi les majestueux herbivores qui parcourent ces terres, les hippopotames, ces colosses pesant jusqu’à 3 ou 4 tonnes, se vautrent dans les eaux douces de la rivière, bien connus pour leur silhouette imposante. L’éléphant d’Afrique, également présent, incarne la puissance et la grâce de cet animal emblématique, avec des défenses légèrement moins longues que celles de leurs cousins d’Afrique de l’Est.

D’autres herbivores viennent compléter ce tableau vivant, tels que le damalisque (ou topi), l’hippotrague (ou antilope chevaline), le cobe de Buffon, le cobe Defassa (ou waterbuck ou antilope sing-sing), le bubale et le buffle d’Afrique, chacun apportant sa propre touche à la symphonie de la vie qui résonne à travers le parc.

Liste rouge des espèces animale en voie de disparition

La liste rouge des espèces en voie de disparition dans le Parc de la Pendjari comprend :

Le Lion d’Afrique (Panthera leo)

Le Lion d’Afrique (Panthera leo)

Après les tigres, les lions d’Afrique se classent comme le deuxième plus grand félin et le quatrième plus grand prédateur de la planète. Bien que le Parc National de la Pendjari abrite une population relativement petite de ces félins majestueux, ces derniers sont vulnérables en raison de la perte d’habitat, du braconnage et des conflits avec les humains. La situation critique dans laquelle se trouve cette espèce animale met en péril sa survie à long terme.

L’Éléphant d’Afrique (Loxodonta africana)

L’Éléphant d’Afrique (Loxodonta africana)

La population des éléphants d’Afrique a subi une chute spectaculaire au cours des dernières décennies. Bien que majestueux et emblématiques, ces animaux sont confrontés à des menaces telles que le braconnage pour l’ivoire et la perte d’habitat due à l’expansion humaine. Depuis les années 1980, la population des éléphants d’Afrique a diminué de 70 %. Si ces tendances persistent, ils pourraient être condamnés à la disparition totale d’ici les années 2040.

Le Guépard (Acinonyx jubatus)

Le Guépard (Acinonyx jubatus)

Avec son squelette léger, son corps fin et aérodynamique, le guépard est célèbre pour être l’animal le plus rapide, atteignant des vitesses pouvant aller jusqu’à 115 km/h. Cependant, malgré cette impressionnante performance, les guépards sont gravement menacés dans leur habitat en raison de la perte d’habitat, de la fragmentation des populations et du braconnage.

L’Hippopotame d’Afrique (Hippopotamus amphibius)

L’Hippopotame d’Afrique (Hippopotamus amphibius)

Pesant jusqu’à 4 tonnes, l’Hippopotame d’Afrique est un mammifère herbivore très vulnérable aux coups de soleil. Il passe ses journées dans des groupes d’une vingtaine d’individus dans les eaux douces et boueuses. Malgré sa robustesse, cet animal est confronté à des menaces telles que la chasse pour sa viande et la dégradation de son habitat.

Le Lycaon (Lycaon pictus)

Le Lycaon (Lycaon pictus)

Connu comme le 8ème animal le plus rapide au monde, atteignant jusqu’à 72 km/h, le lycaon, ou chien sauvage d’Afrique, est en danger critique en raison de la perte d’habitat, des conflits avec les éleveurs et du risque de maladies transmises par les chiens domestiques. En outre, d’autres espèces telles que le vautour africain ou vautour à dos blanc, le vautour à tête blanche, le mérou goliath et le chimpanzé commun, font face à des menaces similaires dans leur environnement naturel.

Défis à relever pour la conservation de la biodiversité dans le Parc de la Pendjari 

La conservation de la biodiversité exceptionnelle du Parc de la Pendjari fait face à plusieurs défis majeurs. Tout d’abord, l’augmentation de la pression humaine résultant de l’expansion démographique et des besoins économiques des populations riveraines exerce une tension croissante sur les ressources naturelles du parc, menaçant ainsi l’habitat des espèces sauvages.

Ensuite, le braconnage et le trafic d’espèces persistent malgré les efforts de conservation, mettant en danger la survie des animaux emblématiques tels que les éléphants et les grands félins.

La dégradation de l’habitat constitue également un défi majeur, avec la déforestation, l’exploitation forestière et l’extension des terres agricoles qui fragmentent et détériorent les habitats naturels, réduisant ainsi l’espace vital des espèces et compromettant leur survie à long terme.

Enfin, les effets du changement climatique, tels que les sécheresses et les variations des régimes de précipitations, peuvent perturber les écosystèmes fragiles du parc, entraînant des changements imprévisibles dans la répartition des espèces et la disponibilité des ressources alimentaires.

En conclusion, le Parc National de la Pendjari se distingue comme un bastion inestimable de la biodiversité au Bénin, abritant une richesse incomparable de flore et de faune. Cependant, malgré ses attraits naturels remarquables, le parc est confronté à une série de défis complexes pour sa conservation, allant des pressions humaines croissantes au braconnage persistant et aux menaces environnementales telles que la déforestation et les changements climatiques.

Auteur : Luc GNONLONSA

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