Les changements climatiques sont aujourd’hui un phénomène qui appellent à la coopération internationale afin de trouver des stratégies de luttes efficaces. 

Qu’est-ce que le phénomène des « changements climatiques » ? 

De manière simple, le terme « changements climatiques » désigne les variations des températures et des conditions météorologiques sur le long terme. A la base, ces variations résultent de phénomènes naturels (par exemple le cycle solaire ou les éruptions volcaniques massives), mais depuis le début du XIXe siècle, elles résultent principalement de l’activité humaine, notamment de l’émission des gaz à effet de serre.

Selon la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, il s’agit d’un phénomène attribué directement ou indirectement à une activité humaine, altérant la composition de l’atmosphère mondiale, et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables. 

Pour Ogouwalé (2001) par contre, les changements climatiques sont une modification des statuts de précipitations et une augmentation prononcée des températures au cours du temps. On se rend compte que la dernière définition ne prend en compte que les précipitations et la température. En effet, les deux paramètres du climat les plus déterminants dans la zone intertropicale sont les températures et les précipitations (Boko, 1988 ; Afouda, 1990) cités par Ogouwalé (2006)

Qu’est ce qui est à la base de ce phénomène ? 

Les causes des changements climatiques sont nombreuses mais peuvent être regroupées en trois catégories :

Les causes physiques :

Ces causes regroupent principalement la déforestation, les feux de végétation, l’agriculture itinérante sur brûlis, l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques, ainsi que l’urbanisation et l’industrialisation comme les causes fondamentales des changements climatiques. 

L’émission de gaz à effet de serre, la surconsommation des ressources planétaires et la réduction des puits naturels de captage du CO2 comme les forêts accentuent les changements climatiques. Plusieurs secteurs participent à l’émission des gaz à effets de serre. 

La combustion des combustibles fossiles pour la production d’électricité et de chaleur est une importante source d’émissions mondiales, incluant le dioxyde de carbone et l’oxyde nitreux, des gaz à effet de serre qui exacerbent le réchauffement climatique. 

Le secteur manufacturier et l’industrie émettent beaucoup de gaz, principalement par la combustion de combustibles fossiles pour produire divers biens. Ces émissions viennent aussi des processus comme l’exploitation minière et la construction. Les machines utilisées fonctionnent principalement à partir de produits chimiques dérivés des combustibles fossiles. L’industrie manufacturière est donc l’une des principales sources mondiales d’émissions de gaz à effet de serre.

La coupe des forêts, pour des raisons agricoles, pastorales ou autres, libère du carbone stocké par les arbres, contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre. Chaque année, environ 12 millions d’hectares de forêt disparaissent, réduisant la capacité naturelle de la Terre à absorber le dioxyde de carbone. La déforestation, associée aux activités agricoles et à d’autres changements de l’utilisation des terres, représente environ un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Les moyens de transport terrestres, maritimes et aériens, qui reposent largement sur l’utilisation de combustibles fossiles, figurent parmi les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, particulièrement de dioxyde de carbone. Les observations laissent présager une augmentation significative de la demande énergétique dans le secteur des transports pour les années à venir.

En conclusion, la consommation résidentielle, les déplacements, l’alimentation, la gestion des déchets ainsi que l’achat de biens comme les vêtements, les appareils électroniques et les plastiques contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. Les individus ont une part importante de responsabilité dans ces émissions, influençant ainsi notre environnement planétaire.

Les causes métaphysiques :

Les causes métaphysiques sont la destruction des forêts sacrées, le non-respect des interdits traditionnels et l’adoption d’attitudes en contradiction avec les valeurs culturelles et les coutumes ancestrales. 

Historiquement, ces forêts étaient des lieux où résidaient certaines divinités, et des rituels y étaient régulièrement organisés pour les honorer et solliciter leur bienveillance envers la nature et les activités humaines, garantissant ainsi la pérennité des moyens de subsistance. 

Malheureusement, ces sanctuaires naturels sont désormais menacés par une exploitation forestière intensive, compromettant ainsi leur rôle initial de préservation de la biodiversité et de la sérénité environnementale.

De plus, le non-respect des coutumes et des lois traditionnelles par les populations locales est considéré comme un facteur aggravant des perturbations climatiques, soulignant l’importance de préserver les pratiques culturelles et les savoirs endogènes dans la lutte contre les changements environnementaux.

Ici, le climat est considéré comme un processus naturel régi par des divinités. Ainsi, le manque de respect envers ces divinités et les lois endogènes entraîne nécessairement leur colère, manifestée par des phénomènes climatiques extrêmes.

Les causes naturelles :

L’intensité du rayonnement solaire arrivant sur Terre n’est pas toujours la même au fil du temps. Par exemple, l’activité du Soleil varie selon un cycle de 11 ans qui dépend du nombre et de l’étendue des taches solaires qui se développent à sa surface. 

D’autres facteurs naturels ont aussi une influence : les cendres et les particules de soufre projetées dans l’atmosphère lors de grosses éruptions volcaniques interceptent une partie du rayonnement solaire pendant plusieurs années, ce qui a pour conséquence un refroidissement de la surface terrestre. 

Autre exemple : l’orbite de la Terre n’étant pas circulaire, la distance entre le Soleil et notre planète varie à l’échelle de quelques millénaires. Elle influence ainsi la quantité d’énergie que reçoit la Terre en fonction des saisons. Il existe encore d’autres facteurs externes, parmi lesquels les impacts de météorites. 

Le climat de la Terre varie également en fonction des interactions qui prennent forme à différentes échelles entre les composantes du système climatique. Les variations de la température de surface des océans peuvent par exemple modifier les systèmes de circulation des vents ; à l’inverse, la répartition des masses d’air et les trajectoires des vents peuvent modifier les températures de surface des océans.

Comment ce phénomène peut-il être perçu ? 

Les manifestations des changements climatiques sont nombreuses. Il s’agit de : 

Augmentation considérable de la température :

Les vents et tempêtes de plus en plus violentes :

Augmentation des sécheresses et des poches de sécheresses :

Réchauffement et augmentation du niveau des océans :

Les pluies tardives et violentes :

L’érosion des sols :

Les inondations fréquentes :

Quelles sont les conséquences de ces changements climatiques ?

Les conséquences des changements climatiques sont nombreuses et varient d’un domaine d’activités à un autre : 

Le secteur agricole, incluant la production végétale, l’élevage, la pêche, l’aquaculture et les activités de transformation agroalimentaire, est impacté par les changements climatiques. Cela se traduit par des décalages dans le calendrier agricole, des baisses de rendement, des problèmes dans la pêche et l’aquaculture, une augmentation de la mortalité des animaux et des altérations physiques et morphologiques des espèces. 

Ces effets ont des conséquences économiques significatives, comme la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les faibles revenus et la migration des populations.

Dans le secteur de la Foresterie, il convient de noter que les ressources forestières subissent depuis plusieurs décennies une dégradation sévère, attribuable aux changements climatiques. 

Parmi les conséquences potentielles susceptibles d’impacter les écosystèmes forestiers, citons le dépérissement des forêts galerie, les altérations physiologiques et écologiques de certains écosystèmes forestiers, le recul des populations d’espèces ligneuses, la diminution de la taille des populations animales dans les parcs nationaux et la modification de la structure de peuplement de certaines espèces végétales et animales.

Le domaine du littoral, avec ses importantes infrastructures socio-économiques, ses activités telles que la pêche, l’agriculture, le commerce et le tourisme, est très sensible aux perturbations naturelles ou humaines, la rendant actuellement vulnérable. 

Les impacts des risques climatiques incluent la destruction des habitats et des biens, la dégradation voire la ruine des infrastructures routières et des ouvrages, la baisse des activités touristiques et de loisirs, la détérioration de la qualité de l’eau potable, l’aggravation de l’érosion côtière, l’inondation des plages, le déclin voire la disparition des mangroves, et la salinisation des terres et des eaux.

Les effets des risques climatiques actuels sur le secteur de l’énergie se manifestent par la réduction des débits des cours d’eau alimentant les barrages hydroélectriques, la perturbation du fonctionnement des infrastructures telles que les réseaux électriques, la raréfaction des ressources de biomasse et les interruptions des réseaux électriques. 

Les impacts principaux touchent la production, le transport et la distribution d’énergie. Parmi eux, on note la diminution du potentiel hydroélectrique exploitables dans les bassins, l’augmentation des niveaux d’eau des barrages au-delà des seuils d’alerte, les pannes des lignes de transport et de distribution électrique, ainsi que la perte de capacité du réseau électrique pouvant impacter les rendements.

En ce qui concerne les impacts observés dans le domaine de la santé, on constate une diminution de l’immunité acquise face à certaines maladies, des troubles comportementaux chez certaines personnes, une régression de la croissance chez les enfants, une mortalité infantile élevée et un développement cognitif anormal chez les enfants.

Comment peut-on s’adapter aux changements climatiques ?

Les solutions à préconiser pour s’adapter aux effets des changements climatiques sont :

• La gestion intégrée des ressources en eau dans les systèmes agricoles ;

• Le développement de systèmes de production végétale et animale résilients aux changements climatiques ;

• Le développement de l’aquaculture et la restauration des pêcheries ;

• La gestion et le développement de l’offre et de la demande en eau ;

• La mobilisation et valorisation des ressources en eau

• L’amélioration de la gouvernance forestière ;

• La promotion de la gestion durable des forêts et des aires protégées ;

• La promotion des plantations domaniales et communales à grande envergure à base d’espèces autochtones ;

• La promotion des plantations agroforestières domaniales, communales et privées à petite, moyenne et grande envergure à base d’espèces autochtones.

• La mise en œuvre d’un plan de surveillance du littoral ;

• La gestion intégrée des écosystèmes côtiers ;

• La gestion des inondations.

• Le développement des actions politiques ; 

• La sensibilisation, l’éducation et la formation ; 

• La diversification et sécurisation des systèmes de production d’électricité. 

• Le renforcement de la résilience du réseau électrique.

• La sécurisation des approvisionnements en bois-énergie et en produits pétroliers.

• Le renforcement du système d’information et de recherche en santé ;

• Elaboration et mise en œuvre d’un plan intégré de prévention des conséquences sanitaires imputables aux changements climatiques ;

• Mise en place de stratégies réformatrices pour la revalorisation de la formation des agents de santé.

Auteur : Zyad TOGONOU

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